Élections à date aléatoire

Les élections à date fixe permettent aux partis politiques de mieux planifier. Cela empêche aussi les gouvernements majoritaires, du moins en théorie, de déclencher des élections en des circonstances qui leur sont particulièrement favorables. Présentement, cela se traduit à Ottawa par des baisses d’impôts, en prévision des élections en octobre 2014.

À Québec, nous assistons à l’opposé. De sévères coupures dans les dépenses, et autres mesures impopulaires, sont imposées dans un court laps de temps. C’est une méthode recommandée par Machiavel, qui souligne qu’une telle approche est moins dommageable politiquement que de faire la même chose sur une longue période. Les électeurs, qui ne pourront s’exprimés que dans 4 ans, auront alors oublié.

Les élections à date aléatoire permettraient de connaitre la date des élection plus d’un an à l’avance, facilitant la planification, mais ne mettrait pas un gouvernement majoritaire à l’abri total d’élection pour une période de quatre ans. Voici un exemple possible de fonctionnement:

7 avril 2014 – Élection Québec

Probabilités que des élections surviennent dans les années suivantes:

  • Période 1 : 7 avril 2015 – 6 avril 2016  (10%)
  • Période 2: 7 avril 2016 – 6 avril 2017 (30%)
  • Période 3 : 7 avril 2017 – 6 avril 2018 (70%)
  • Période 4 : 7 avril 2018 – 6 avril 2019 (100%)

Suivant l’élection du 7 avril 2014, le Directeur des élections procède immédiatement à un tirage pour savoir si des élections surviendront pendant la période 1. La probabilité que oui est de 10% et celle de non de 90%. Si oui, la date est immédiatement fixée par le gouvernement à l’intérieur de la période indiquée. Si non, un deuxième tirage aura lieu en avril 2015, où la probabilité qu’il y ait des élections dans la période 2 est maintenant de 30%.  Et ainsi de suite jusqu’à la période 4.

Est-ce que cela créerait assez d’incertitude pour assurer une plus grande constance chez les gouvernements, indépendamment de la date des élections?