Pétrole au Québec et écologie

Jean-François Lisée dévoilait aujourd’hui sa position à propos de l’exploitation pétrolière sur le territoire du Québec. Une position écologique qui dit non à l’utilisation de la fracturation hydraulique (considérée trop risquée dans l’état actuel de nos connaissances), et qui ne permettrait l’exploitation traditionnelle que dans les cas où ce serait avantageux du point de vue écologique par rapport à la situation actuelle (importation).

Le refus de l’OPEP de diminuer la production pour maintenir les prix à un niveau élevé a résulté en une baisse marquée du prix du pétrole dans les derniers mois, une stratégie visant à miner la rentabilité de la fracturation hydraulique aux États-Unis, une industrie maintenant florissante. Cette baisse de prix, si elle se maintient, mettra aussi en péril la croissance accélérée de l’exploitation des sables bitumineux an Alberta (voir rapport de Carbon Tracker), qui doit compter sur un prix élevé pour compenser la couteuse méthode d’extraction, de traitement et de transport de ce vil or noir. Avec un peu de chance, on pourrait assister à une baisse de l’engouement des sociétés pétrolières pour une surexploitation de la ressource par toutes les méthodes possibles, sans égard pour l’environnement.

L’engagement de Jean-François Lisée se heurtera sans doute au crédo économique qui veut que l’on « profite » à tout prix de cette manne que constitue le pétrole (emplois, redevances, etc.). Dans un contexte où la majorité des politiciens ne parlent que d’argent, chacun s’improvisant économiste et faisant miroiter un futur plein de richesses (du moins en période électorale, ce qui semble plaire à plusieurs), il est bon de constater que certains se souviennent que le bienêtre d’une population ne se résume pas seulement à la grosseur de son portefeuille.

Il faut cependant admettre qu’il est difficile d’être « vert » dans l’environnement mondial compétitif dans lequel nous vivons. C’est le fameux « dilemme du prisonnier »: nous serions tous gagnant à coopérer pour réduire les gaz à effets de serre, mais les bénéfices pour un état sont importants à court terme (économiquement) s’il ne fait rien pour réduire ces gaz, surtout si ses concurrents s’engagent dans des réductions, et donc acceptent de se pénaliser économiquement. Le résultat est que personne ne bouge ou bouge très peu pour une longue période, ce qui mène à la catastrophe. Ce genre de problèmes requiert une forte pression populaire et des règles sévères pour arriver à des résultats.

Le cas du réchauffement climatique est particulièrement difficile car il existe une incertitude à propos d’où se situe exactement le point de non retour, la catastrophe climatique dont on pourra difficilement se relever.  Il a été démontré avec la théorie du jeu que lorsqu’il existe un tel flou, les gens se soucient moins de la pénalité (catastrophe) à venir, celle-ci n’exerçant plus un effet de dissuasion. C’est comme faire de l’exercice pour éviter la crise cardiaque éventuelle, ou arrêter de fumer pour éviter le cancer. Si un énorme astéroïde se dirigeait vers la Terre, et que l’on savait avec certitude qu’une collision susceptible de détruire la vie sur la planète est inévitable le 6 février 2027 à 11:09 GMT, alors on trouverait immédiatement toutes les ressources nécessaires au niveau mondial pour arriver à une solution et agir. Pourtant, nous nous trouvons peut-être dans une situation similaire avec le réchauffement climatique et nous ne faisons à peu près rien.

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