Langue et culture au Québec

INTRODUCTION

En novembre 2006, le Parlement adopte une motion reconnaissant que les Québécois forment une nation, ceci après de longs débats où le Petit Larousse, le Petit Robert et l’Oxford English Dictionary sont cités dans le but d’établir ce qu’est une « nation ». Les définitions font appel aux notions d’unité historique, linguistique, sociale, culturelle ou territoriale d’un groupe humain (Guimond, 2006). Certains s’opposent à cette motion, ce qui cause même la démission d’un ministre qui prône l’existence d’une seule nation indivisible, le Canada, et rejette ce qu’il appelle le « nationalisme ethnique » (Radio-Canada, 2006). Politiquement, le gouvernement conservateur désire plaire aux Québécois, alors que les opposants craignent le retour d’un État québécois souverainiste qui tirerait profit de cette désignation.

Voilà un exemple du cafouillis entourant les discussions qui portent sur la nature de la nation, de l’État, de la culture, de la langue et de ce qui constitue l’identité d’un peuple. Au Québec, seul État francophone en Amérique, la langue occupe une place de choix dans ces discussions, de même que la culture. Nous allons tenter de définir la nature fondamentale de ces termes, qui ont parfois plusieurs acceptions, et examiner ce qui les relie entre eux. Nous allons ensuite examiner comment la langue a acquis un statut si important au Québec par rapport à la culture et ce que cela signifie pour l’avenir.          

DISCUSSION

Nation versus État

L’État est une entité politique, légale, exerçant un pouvoir sur la population d’un territoire donné. Les personnes vivant sur ce territoire sont des citoyens de cet État, pourvus de certains droits et devoirs. Ce lien entre chaque citoyen et l’État est universel sur le territoire et n’exclut personne.

Une nation est plus difficile à définir. Une acception possible est celle d’un groupe humain ayant des institutions politiques communes et vivant sur un territoire donné, ce qui équivaut à la définition des citoyens d’un État. Ce n’est pas l’acception qui nous intéresse ici. Notre discussion portera plutôt sur la distinction essentielle entre un État et une nation : « la culture est l’élément distinctif qui permet de ne pas confondre la nation avec l’État » (Balibar, 1994). 

Dans cette acception, nous ne parlons plus de l’universalité qui unit tous les citoyens avec la construction artificielle qu’est l’État. Nous parlons plutôt ici de ce qui unit les citoyens entre eux : une culture commune. L’État et les politiciens qui en assurent la direction, ou aspirent à le faire, recherchent toujours une forme de cohérence sociale sur laquelle s’appuyer pour prendre des décisions. Cependant, dans ce contexte, l’universalité est utopique. On ne peut qu’espérer une majorité suffisante pour dégager la tendance. Au Québec, la langue française majoritaire, en opposition historique avec la langue anglaise du conquérant, constitue un puissant unificateur. Mais la langue n’est pas la culture. En fait, qu’est-ce que la culture ? 

La culture

La culture est un autre de ces termes qui possèdent plusieurs acceptions. Voyons ce qu’en disent les dictionnaires. La culture serait un ensemble de manifestations intellectuelles, artistiques ou religieuses qui définissent une société. Ce qui est défini ici, ce sont des phénomènes ou produits observables influencés par une culture et, jusqu’à un certain point, vecteurs de cette culture. Dans ce contexte, les éléments de ressemblances dans ces manifestations permettent de dégager ce qu’on appellera « la culture » d’un groupe ou d’un peuple. Une acception plus pointue, et plus juste, serait l’ensemble des formes acquises de comportements de l’être humain. Ici on parle des manifestations de la culture en tant que façons d’agir et de réagir. Nous voyons que la nature de la culture, comme la mécanique quantique, se dissimule derrière ses effets observables. 

L’élusive culture se retrouve plus fidèlement décrite à travers la définition d’agriculture : ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production des végétaux. Il suffit de remplacer « végétaux » par les diverses manifestations soulignées dans le paragraphe précédent. Quels sont donc ces « travaux » et ce « milieu naturel » ? Il s’agit des réseaux neuronaux du cerveau, lesquels seront modifiés (croissance, élagage, renforcement de certaines connexions au détriment d’autres, etc.) tout au long de la vie d’un individu, et particulièrement pendant l’enfance, en réponse à son environnement et aux expériences vécues, établissant ainsi son identité culturelle. Et cette identité est à la base des observables mentionnés plus tôt, particulièrement les façons d’agir et de réagir.   Il importe de rappeler que les normes sociales font partie de la culture. Celles-ci « vont nous permettre de savoir comment se comporter, de quelle manière juger, ce qui est désirable ou ce qui ne l’est pas et vont permettre une uniformisation des comportements à l’intérieur d’un même groupe » (Delouvée et Wagner-Egger, 2022, p. 57). 

La langue

Mentionnons d’emblée que la langue est aussi inscrite dans des réseaux neuronaux, à la suite d’un apprentissage. La langue maternelle s’acquiert automatiquement au contact de l’environnement linguistique, généralement la langue parlée par les parents. Les nouveau-nés ont une capacité extraordinaire à apprendre les langues. Ils distinguent très tôt les sons de la langue maternelle, puis s’entrainent à les prononcer (babillage) pour finalement articuler les premiers mots vers un an et progresser rapidement jusqu’à l’entrée à l’école (Hallé, 2004 ; Bertoncini et De Boysson-Bardies, 2000 ; Daviault, 2011). 

Si l’apprentissage d’une seconde langue se fait pendant cette période précoce, l’enfant risque de devenir parfaitement bilingue, effectivement en possession d’une seconde langue maternelle. Par contre, un apprentissage tardif dans un cadre formel demandera beaucoup plus d’effort et la langue seconde ainsi apprise sera teintée d’un accent hérité de la langue maternelle (Defamie et Balsen Pantic, 2014).

Le rôle de la langue est d’évoquer et d’organiser dans l’esprit de son interlocuteur des concepts dont la signification d’ensemble correspond à ce qu’on désire lui communiquer. Reboul et Moeschler (1998a) rappellent qu’un énoncé contient deux types de contenu : un contenu conceptuel, correspondant à des objets réels ou abstraits et aux propriétés et actions se rapportant à ces objets (noms, adjectifs, verbes) ; et un contenu procédural, qui ne correspond pas à des « objets », mais fournit des « instructions » permettant de saisir le sens exact de l’énoncé (pronoms, temps et mode des verbes, conjonctions, adverbes).

Il semblerait donc que le contenu conceptuel agit comme un index permettant d’accéder aux concepts correspondant à ce dont on parle, alors que le contenu procédural fournit des informations qui dépassent le rôle de la syntaxe en établissant des relations de différentes natures entre ces concepts et avec le locuteur. Le premier type de contenu est celui que l’on commence à acquérir très tôt dans l’enfance, par exemple lorsqu’un parent montre une image en prononçant le mot qui correspond à cette image.

La langue maternelle est non seulement mieux maitrisée, mais elle est aussi apprise concurremment avec les concepts qu’elle décrit, ce qui la rend plus apte à exprimer exactement la pensée du locuteur que le serait une langue seconde moins bien maitrisée qui découpe la réalité à l’aide de concepts qui ne correspondent pas exactement au découpage de la langue maternelle.  La langue en soi n’influence pas les comportements, ce qui est l’apanage de la culture. Par contre, une culture se transmet et s’exprime à l’aide du véhicule qu’est une langue. Elle est le lien qui unit une culture. Cependant, partager la même langue n’entraine pas nécessairement un partage de la culture. 

Langue et communication

Assimiler la communication linguistique à la simple transmission d’une série de mots tirés d’un index prédéterminé que l’interlocuteur « décode » à l’aide du même index est extrêmement réducteur. Il suffit de considérer l’usage non littéral du langage. Dans l’usage de figures de style, telles la métaphore, l’ironie, la litote et autres, ce qui est dit ne correspond pas littéralement à ce qu’on veut communiquer. L’interlocuteur doit déduire la signification autrement que pas un simple décodage. Notons également l’importance du non verbal (gestes, regards, etc.) dans l’interprétation des énoncés.

Outre le contexte de l’énoncé, l’existence de référents communs aux locuteurs en présence facilite la compréhension et permet une communication plus fluide. Cela s’étend à d’autres usages du langage. Reboul et Moeschler (1998b) rappellent l’exemple d’un père qui demande à son enfant de se laver les dents et celui-ci répond « Je n’ai pas sommeil ». Dans ce cas, le comportement appris (une manifestation de la culture commune au père et à son enfant) est de se laver les dents avant d’aller au lit. L’enfant a compris que le père voulait communiquer qu’il était temps de se coucher.La communauté de culture facilite la communication en permettant une plus grande variété d’usages de la langue et la simplification des énoncés. À l’opposé, par souci d’être compris, la communication entre locuteurs ayant des référents ou des cultures qui diffèrent utilisera un langage plus près du « code », et sera généralement moins satisfaisante. Il existe donc ce qu’on pourrait appeler une « impédance linguistique » à arrimer entre les locuteurs pour permettre une communication maximale. Comme en électronique, l’absence d’un arrimage d’impédance satisfaisant entre des composantes peut compromettre certains signaux (en électronique, cela est fonction de la longueur d’onde de ces signaux). 

La situation du Québec

Linteau (2008) brosse un tableau de l’organisation politique et sociale du Québec entre 1850 et 1960. L’industrialisation cause d’abord l’urbanisation d’un peuple d’agriculteurs qui se retrouve confronté à des technologies d’origine britannique ou américaine, toujours accompagnées de termes anglais pour les décrire. La langue des affaires et celle des patrons est l’anglais. Les entrepreneurs anglophones implantent de grandes entreprises : sociétés forestières, centrales électriques, des usines de pâtes et papier et autres. L’économie canadienne-française s’installe graduellement, à une plus petite échelle : marchands, certaines banques et compagnies d’assurance. Dans les années 1920, les produits américains pénètrent le marché à grande échelle. La grande entreprise, contrôlée de Toronto ou des États-Unis, marginalise l’entreprise locale et menace une économie francophone fragile. On assiste à une division ethnique du travail où les emplois les moins intéressants sont occupés par les Canadiens français. Après la guerre, on assiste à un regain de prospérité pour tous. Des élites francophones mieux éduquées émergent. Celles-ci n’acceptent pas le statut économique et linguistique inférieur qui leur est réservé et exigent des changements.

Ce mécontentement relativement à une situation de diglossie va conduire à des bouleversements importants au cours de la décennie 1960-1969. Robert (2008) passe en revue certains éléments notables : création du ministère des Affaires culturelles et de l’Office de la langue française ; manifestations par le Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) en faveur de l’unilinguisme français ; émeute lors du défilé de la Saint-Jean-Baptiste ; la « crise de Saint-Léonard », mettant en cause la liberté de choix de la langue d’enseignement, les immigrants préférant se tourner vers l’école anglaise ; la radicalisation du Front de libération du Québec (FLQ) ; le « Vive le Québec libre ! » du général de Gaulle ; les projections des démographes évoquant la possibilité que Montréal devienne une ville à majorité anglophone ; la Commission Laurendeau-Dunton sur le bilinguisme et le biculturalisme.

La commission Laurendeau-Dunton revêt une importance particulière en raison de son effet sur la politique fédérale : adoption de la Loi sur les langues officielles en 1969 et, deux ans plus tard, l’adoption de la politique du multiculturalisme. Le Canada se dote de deux langues officielles, mais d’aucune culture officielle.

En 1974, la loi 22 du Québec proclame que le français est la langue officielle, mais maintient le libre choix de la langue d’enseignement pour autant que les élèves aient une connaissance suffisante de cette langue. En 1977, la loi 101 limite l’accès à l’école anglaise à la communauté anglophone du Québec et instaure des mesures pour obliger la francisation des entreprises ainsi que l’affichage public et la publicité commerciale en français. La loi crée aussi plusieurs organismes : l’Office de la langue française (assistance aux entreprises, qualité de la langue, terminologie) ; la Commission de surveillance de la langue française (enquêtes sur le respect de la loi) ; le Conseil de la langue française (conseils au ministre) ; la Commission de toponymie (attribution des noms de lieux) (Rocher, 2008).

Au cours des 50 dernières années, le statut des francophones et du français dans la société québécoise s’est beaucoup amélioré, en partie grâce aux effets de l’intervention gouvernementale sur la langue. Cette incessante bataille pour assurer la primauté du français, dont plusieurs aspects ont dû se régler devant les tribunaux, a cristallisé le français comme l’élément central de l’identité québécoise. Cela est facile au Québec puisque c’est le véhicule de la culture fortement majoritaire. Cela est plus difficile au Canada, devant composer avec deux langues officielles de caractère universel véhiculant deux cultures majoritaires dans deux régions géographiquement distinctes. Le gouvernement canadien se contente généralement de défendre les droits des minorités linguistiques, et de centrer l’identité canadienne sur le respect des droits de la personne et la richesse du multiculturalisme. 

La situation de certains pays est encore plus complexe. C’est le cas de l’Indonésie, qui compte 700 langues, dont aucune n’est majoritaire. La langue officielle y a été élaborée à partir de différents dialectes indonésiens, sans en privilégier aucun. Cette langue, acceptée par la majorité de la population, symbolise l’unité nationale dans un pays multiculturel et multilingue (Leclerc, 2022). Cela dénote l’importance accordée à une langue commune.

Le combat pour la langue n’est pas terminé au Québec. Il ne se passe pas une journée sans qu’un aspect ou un autre de ce combat ne surface dans l’actualité : seuils d’immigration par rapport à la capacité d’intégration et de francisation, nombre et provenance des étudiants étrangers, langue des travailleurs étrangers, les demandeurs d’asile, la quasi-absence de francophones sur certains conseils d’administration, l’application de la loi 101 au cégep, la capacité à se faire servir en français dans les commerces, etc. Chaque nouvelle information ou statistique isolée suscite de fortes réactions dans la population. Le Conseil supérieur de la langue française met en garde contre les interprétations hâtives d’observations disparates sans considération d’un contexte plus large et complexe. Le Conseil souligne que des améliorations notables sur la situation du français passent parfois inaperçues (2013).

Ces combats ne sont pas seulement motivés par un besoin de maintenir le statut du français, mais aussi le besoin d’assurer sa survie. La croissance de la population au Canada dépend largement du solde migratoire, qui comptait pour 80 % en 2017 (Université de Sherbrooke). Une immigration de langue maternelle francophone au Québec est donc hautement désirable, de même qu’une capacité de francisation importante pour les immigrants non francophones.

L’intense intérêt porté à la langue relègue souvent la question de la culture au second plan. Si on considère l’immigration francophone, les bassins principaux sont la France et l’Afrique de l’Ouest. 90 % des francophones de moins de 30 ans résideraient sur le continent africain en 2070 (Organisation internationale de la francophonie, 2022). Malgré une langue commune (d’une variété différente), la culture des immigrants n’est pas la même que celle qui existe au Québec. Comme les langues en contact, les cultures en contact s’influencent l’une l’autre et il faut considérer non seulement l’intégration à la société québécoise, mais aussi l’impact de la culture externe sur cette société. À ce chapitre, les questions d’orthopraxie religieuse font souvent réagir la population, de même que le traitement réservé aux femmes dans certaines cultures. Chose certaine, dans un contexte d’immigration nécessaire, le folklorique « Québécois pure laine » est appelé à disparaitre.Les moyens de communication actuels (télévision, cinéma, internet, vidéos, réseaux sociaux, etc.) permettent les contacts entre les cultures autres que par des contacts directs entre les individus. Dans ce cas, on se soucie souvent de l’influence d’une langue anglaise dominante, mais il faudrait porter plus d’attention à la culture, et plus spécifiquement à ce qui influence le comportement. Des manifestations artistiques tels chansons, spectacles ou autres ne sont pas susceptibles d’avoir beaucoup d’influence en ce sens, mais tout ce qui expose ou représente une façon d’agir en société peut avoir une influence significative, en particulier chez les jeunes en quête d’une identité, si l’exposition est répétée et n’est pas balancée par une culture locale inculquée par les parents et le système d’éducation. Mentionnons seulement, à titre d’exemple, la violence physique pour régler des différends, l’attitude envers les femmes et les minorités, l’endoctrinement à certaines causes, et l’utilisation des armes à feu. Pour ce qui est de la violence verbale et de l’incivilité observée de plus en plus dans la société, les réseaux sociaux ont permis de banaliser ces actions en éliminant le frein naturel qui restreint les êtres vivants d’en attaquer d’autres : la crainte pour leur propre sécurité physique.  

CONCLUSION

La culture se traduit par des comportements, des façons d’agir et de réagir. La langue est le véhicule de la culture. L’apprentissage de la langue maternelle commence très tôt. Cette langue est la mieux adaptée pour communiquer fidèlement des concepts puisque ces concepts sont appris concurremment avec la langue. L’apprentissage d’une langue seconde demande des efforts et sa parfaite maitrise est très peu probable. De plus, une langue seconde découpe la réalité du monde en concepts qui ne correspondent pas exactement à ceux de la langue maternelle. La langue est plus qu’un simple code. L’existence de référents communs ou de culture commune entre locuteurs permet des raccourcis et des emplois non littéraux qui facilitent la communication.

Pour des raisons historiques, les francophones du Québec, majoritaires, se sont retrouvés en situation de diglossie devant l’anglais dominant. Depuis le milieu du vingtième siècle, les gouvernements ont déployé des efforts importants pour corriger cette situation, avec un certain succès. Cependant, le combat pour maintenir le statut du français et assurer sa survie se poursuit, particulièrement dans un contexte où la croissance de la population dépend largement de l’immigration. Les discussions sur la langue prennent beaucoup de place, occultant parfois les éléments liés à la culture qui risquent d’influencer la société, non seulement en ce qui a trait à l’immigration, mais aussi à travers les moyens de communication modernes.            

Références

Balibar, E. (1994). Identité culturelle, identité nationale. Dans Quaderni, no 22. https://www.persee.fr/doc/quad_0987-1381_1994_num_22_1_1062

Bertoncini, J. et De Boysson-Bardies, B. (2000). La perception et la production de la parole avant deux ans. Dans M.Kail et M. Fayol (dir.), L’acquisition du langage en émergence de la naissance à trois ans. chap. 4, Paris, France.

Conseil supérieur de la langue française. (2013). Redynamiser la politique linguistique du Québec. [Avis au ministre]

Daviault, D. (2011). L’acquisition du lexique. Dans L’émergence et le développement du langage chez l’enfant. Montréal, Québec : Chenelière Éducation.

Defamie, A. et Balsen Pantic, J. (2014). Théorie de l’Esprit et bilinguisme : Avantage des bilingues dans les tâches affectives et cognitives? Cognitive Sciences

Delouvée, S. et Wagner-Egger, P. (2022). 4. L’influence sociale. Dans Manuel visuel de psychologie sociale, p. 57.  https://www.cairn.info/manuel-visuel-de-psychologie-sociale–9782100813070-page-57.htm

Guimond, M. (2006). [Intervention d’un député du Bloc québécois]. Dans Chambres de Communes, Hansard, 2006-11-23 12 :03, p. 5246. https://www.noscommunes.ca/PublicationSearch/fr/?View=D&Item=&ParlSes=39-1&oob=&Topic=&Proc=&Per=&Prov=&Cauc=&Text=nation%20Québec&RPP=15&order=&targetLang=&SBS=0&MRR=2000000&Page=57&PubType=37  

Hallé, P.-A. (2004). Acquisition du langage : spécialisation des enfants dans leur langue maternelle. French National Centre for Scientific Research, Paris, France. 

Leclerc, J. (2022). Indonésie. Dans Aménagement linguistique dans le monde. Repéré le 24 février 2024 à https://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/indonesie-1_langues.htm#:~:text=Manifestement%2C%20la%20langue%20numériquement%20la,indonesia)%20demeure%20la%20langue%20officielle.

Linteau, P.-A. (2008). La nouvelle organisation politique et sociale. Dans M. Plourde et P. Georgeault (dir.), Le français au Québec : 400 ans d’histoire et de vie, Montréal, Fides.

Organisation internationale de la francophonie. (2022). La langue française dans le monde 2019-2022. Gallimard. https://www.francophonie.org/sites/default/files/2023-03/Rapport-La-langue-francaise-dans-le-monde_VF-2022.pdf

Radio-Canada, (2006) La Chambre reconnaît la nation québécoise. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/331287/vote-nation

Reboul, A. et Moeschler, J. (1998a). Langage et concepts. Dans La pragmatique aujourd’hui, Édition du Seuil, chap. 7

Reboul, A. et Moeschler, J. (1998b). Usage littéral et non littéral du langage. Dans La pragmatique aujourd’hui, Édition du Seuil.

Robert, J.-C. (2008). La langue, enjeu politique du Québec. Dans M. Plourde et P. Georgeault (dir.), Le français au Québec : 400 ans d’histoire et de vie, Montréal, Fides.

Rocher, G. (2008). La politique et la loi linguistique au Québec en 1977. Dans M. Plourde et P. Georgeault (dir.), Le français au Québec : 400 ans d’histoire et de vie, Montréal, Fides.Université de Sherbrooke. (2017). Canada, croissance démographique. [Outil en ligne]. https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/ComprendreContextePop/CAN/2017/?

LE CHEMINEMENT DU FRANÇAIS EN LOUISIANE : CULTURE ET IDENTITÉ

Au crépuscule de la décennie 1960-70, la Louisiane promulgue des lois visant la création de programmes destinés à développer et préserver la langue française sur son territoire. En 1983, Dorais constate « un regain d’intérêt pour la culture traditionnelle », mais souligne l’incongruité, aux yeux des Québécois, de la croyance de plusieurs Cajuns à l’effet qu’ils peuvent « conserver leur identité spécifique » sans pour autant parler français[i]. Une cinquantaine d’années après l’implantation des changements instaurés par l’État, nous sommes maintenant en mesure d’en apprécier les effets. Nous allons d’abord revenir sur l’histoire du français en Louisiane en examinant brièvement les modifications pertinentes faites à sa constitution au cours des années, ainsi que la persistance de son Code civil d’origine française. Nous discuterons ensuite de l’éveil de la population louisianaise à la culture francophone au milieu du XXe siècle, encouragé par des organismes gouvernementaux, tel CODOFIL, et soutenu par des partenaires internationaux. Nous verrons ensuite comment, au XXIe siècle, propulsé par l’explosion des moyens de communication et une recrudescence de l’enseignement du français en immersion, la langue et la culture francophone ont continué de progresser. Enfin, nous examinerons les données du recensement à propos de la langue parlée à la maison en Louisiane et dans les paroisses francophones et tenterons de tirer des conclusions quant à la langue, la culture et l’identité de la population cadienne.       

XVII-XX siècle : le choc des langues

Le français René Robert Cavelier, Sieur de La Salle, prit possession du territoire qu’il nomma « Louisiane » en 1682, en honneur de Louis XIV, roi de France. En 1717, un gouvernement civil est établi et le droit civil français codifié est appliqué dans la colonie[ii].

À la fin de la guerre de Sept Ans (1763), la colonie française est cédée à l’Espagne par le Traité de Paris. Le régime espagnol, qui comporte certaines similitudes avec le système français (religion, culture, lois), se fait sans heurts sur le territoire et n’empêche pas la progression du français[iii]. Une quarantaine d’années plus tard, entre 1800 et 1803, l’Espagne accepte de retourner la Louisiane à la France, qui la vend alors aux États-Unis. La nouvelle acquisition des Américains formera le « Territory of Orleans ».

En 1812, le territoire devient officiellement le dix-huitième État. La nouvelle constitution de l’État, écrite en français et traduite en anglais (une condition d’accession à l’Union), et ses nombreuses modifications au cours des années qui suivront auront une influence importante sur le statut du français[iv]. Fortement francophone au moment d’accéder au statut d’État, la Louisiane est incapable, malgré ses efforts, de maintenir cette position dominante. Rapidement, l’État est envahi par une population anglo-américaine qui, dès 1845, vise à prendre un contrôle plus important sur les affaires de l’État. Vingt ans plus tard, cette domination anglophone se traduit par des changements drastiques dans la constitution de 1868 : l’enseignement devra se faire en anglais seulement et les lois ne seront promulguées qu’en anglais. Une quinzaine d’années s’écouleront avant de voir des assouplissements et le retour d’une forme d’enseignement en français à certains endroits où le français prédomine, assouplissements qui s’étendront quelque peu dans la constitution de 1898. Malheureusement, le français est déjà très affaibli. Tellement qu’on ne voit plus la nécessité, dans la constitution de 1921, d’y accorder une importance particulière. L’anglais devient la langue unique d’enseignement. Vers la fin des années 1960, un mouvement en faveur de la réintroduction du français renait, ce qui mène à l’ajout d’un énoncé général dans la constitution de 1974, mais le français n’y est pas mentionné explicitement. On reconnait tout au plus le droit du peuple de préserver et promouvoir ses origines linguistiques et culturelles historiques. Les langues autres que l’anglais sont traitées comme d’anciennes pièces de monnaie : on reconnait leur valeur, mais elles n’ont plus cours légal.

Malgré l’affaiblissement généralisé du français au profit des Anglo-américains, il faut noter que la Louisiane a su conserver son Code civil. La version de 1825, écrite en français, puis traduite en anglais, a fait l’objet de vives critiques de la part de la Cour suprême de la Louisiane pour la piètre qualité de la traduction, au point où tout conflit entre les deux versions sera tranché en faveur de la version française. Il est remarquable que cet état de choses se soit maintenu même après la publication (en anglais seulement, en conformité avec la constitution de 1868) du Code civil révisé de 1870, cela pour les articles n’ayant pas fait l’objet d’une révision[v]. Les cours continuent donc de faire appel à la version française de 1825 dans l’interprétation de la loi : « Therefore, although the corpus of the French language has long since disintegrated, its spirituscontinues to haunt Louisiana law[vi]. »

Cette période est constituée de hauts et de bas dans la lutte pour le maintien de la langue autrefois majoritaire. Malgré les efforts déployés, l’élimination de l’enseignement du français en 1921 aura un impact important sur les générations suivantes et leur capacité à freiner le déclin inéluctable qu’une telle décision entraine.     

Fin XXe siècle : l’éveil à la culture

Le Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL), un organisme gouvernemental fondé en 1968 (Acte 409), est chargé de la difficile tâche de développer et préserver la langue française en Louisiane[vii]. Les interventions sont concentrées à l’intérieur d’un triangle composé de 22 paroisses formant la région « Acadiana », ainsi nommée en 1971 (résolution 496) pour souligner l’important héritage cadien et acadien de la région[viii].

Au même moment (1968), l’assemblée législative mandate l’enseignement de la langue et de la culture française dans les écoles primaires et secondaires[ix].

En 1991, Jacques Henry (directeur du CODOFIL) dresse un portrait sommaire des résultats de l’organisme après deux décennies d’existence[x]. Les deux principaux créneaux d’intervention sont l’éducation et les communications. L’enseignement du français, langue seconde, dans les écoles primaires profite alors à 64 000 élèves. Près des deux tiers des professeurs sont louisianais, alors qu’auparavant la majorité venait de l’étranger (France, Belgique, Québec, Acadie). La culture francophone s’épanouit : écrivains, musiciens, acteurs et autres artistes font leur marque. L’arrivée de TV5 et de journaux, comme La gazette de Louisiane[xi] permet d’implanter le français dans l’univers médiatique local. 

Il nous faut souligner ici l’apport du Québec et de l’Acadie dans cette résurgence du français[xii]. Dès la formation de CODOFIL, un accord culturel est signé avec le Québec, qui établit un bureau à Lafayette en 1971. Des enseignants sont envoyés et des échanges d’élèves prennent place. La signature d’un accord culturel avec les Maritimes en 1992 déplace le point de mire vers l’Acadie, ce qui renforce « la baisse d’importance du critère linguistique dans la définition de l’identité cadienne et le glissement vers une définition historico-culturelle »[xiii]. Les Congrès mondiaux acadiens (le premier en 1994 au Nouveau-Brunswick ; le second en Louisiane en 1999) sont des occasions pour la famille acadienne de se réunir[xiv].

Cette période est caractérisée par une prise de conscience sociale de l’importance de préserver la langue et la culture francophone : « Le statut du français louisianais est en train de passer rapidement d’une langue à réprimer à une langue dont on est fier »[xv]. Ce désir de préserver la culture francophone est encouragé par des initiatives du gouvernement louisianais qui, au-delà de la culture, y voit des avantages économiques. L’attrait de cet état pour les nombreux visiteurs qui y séjournent réside précisément dans son unique héritage culturel.  

XXIe siècle : le boom culturel francophone

L’Assemblée législative de la Louisiane continue de manifester son appui en faveur du développement du français. Le paragraphe 671.1 de la loi 106 de 2011 est remarquable : « The heritage of the French-speaking people of Louisiana is one of the greatest treasures of Louisiana’s rich cultural patrimony and perhaps the most significant factor in making the state’s culture unique »[xvi]. Cette entrée en matière est suivie d’une description de l’impact économique important des francophones qui habitent et visitent l’État, le tout pour justifier l’instauration d’un programme visant à fournir des services gouvernementaux en français.

En 2012, lors d’une révision de la loi encadrant le CODOFIL, on ajoute l’exigence d’implanter une école d’immersion française dans vingt-deux paroisses de la région d’Acadiana[xvii]. Ces programmes d’immersion (au nombre de 4 en 1991), décrits en détail dans un guide produit par CODOFIL[xviii], sont la pierre angulaire de la stratégie de francisation. Parmi les 160 écoles offrant un programme d’immersion en français aux États-Unis, la Louisiane se classe première en 2019 avec plus de 30 programmes[xix]. Malgré certains problèmes inhérents à ces programmes d’immersion, qui peuvent mener à un retrait de certains étudiants, une étude en 2011 conclut à un succès impressionnant pour ceux qui persistent[xx].  

La Louisiane adhère à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) depuis 2018, en qualité d’observateur. Dans son rapport 2019 sur la langue française dans le monde, l’OIF indique que « l’enseignement bilingue connait un engouement sans précédent »[xxi] aux États-Unis, surtout en anglais/espagnol, anglais/français et anglais/chinois. Il est mentionné que la Louisiane et l’Utah font particulièrement bonne figure dans ce domaine.

Le développement fulgurant de l’internet depuis le début du siècle a permis à de petits joueurs francophones de se tailler une place dans le monde des médias, à travers des blogues, balados, et la diffusion en ligne de contenus variés[xxii]. Un exemple probant est la création de Télé-Louisiane, une chaine francophone qui s’affiche d’une façon on ne peut plus colorée : « Télé-Louisiane. Icitte. Asteur. Ensemble. ». Particulièrement notable, la chaine produit et diffuse depuis peu une série de dessins animés destinés aux jeunes Louisianais[xxiii].    

Les données du recensement[xxiv] nous informent à propos du nombre de locuteurs âgés de 5 ans et plus parlant le français à la maison dans l’état de la Louisiane. L’espagnol est inclus pour fin de comparaison.

Il apparait clairement que le français est en rapide déclin, et cède maintenant sa place à l’espagnol comme langue d’usage, après l’anglais. Voici les mêmes données en ce qui concerne le poids de la langue dans l’État.

Ces faibles pourcentages en ce qui concerne l’État ne reflètent pas bien la situation du français dans la région d’Acadiana, où la majorité des francophones se trouvent. Voici une comparaison des données de 2000 et 2010 dans cinq paroisses ayant un pourcentage élevé de francophones[xxv].

On constate une baisse importante du poids du français entre 2000 et 2010. Aucune paroisse ne dépasse maintenant les 20 % de francophones. De gauche à droite, les paroisses sont représentées du nord au sud : Avoyelles, au sommet du triangle d’Acadiana ; Vermillon/Lafourche adjacentes au golfe du Mexique. On note que le nombre de locuteurs accuse une baisse de plus de 30 % au nord, mais que cette baisse diminue fortement lorsqu’on se dirige vers le sud.

Ces données ne comptabilisent pas ceux qui maitrisent la langue française comme langue seconde, sans pour autant parler la langue à la maison. Un récent reportage de TV5Monde laisse entendre qu’il y aurait plus de 250 000 « francophones » en Louisiane aujourd’hui, une augmentation de 25 % en vingt ans[xxvi]. Cela tend à démontrer que même si le français est en constant déclin comme langue d’usage dans les foyers, les efforts des dernières décennies ont largement contribué à augmenter sa présence comme langue seconde.

Cette dichotomie entre la diminution du nombre de locuteurs parlant la langue à la maison et l’augmentation du nombre de ceux qui arrivent à la maitriser n’est pas sans conséquence. Chaque peuple possède un caractère distinct, une manière d’être et de réagir qui définit son identité. L’identité d’un peuple s’exprime de façon unique par ses structures sociales et sa culture. Un aspect important dans l’expression de cette culture est la langue, façonnée par l’usage de façon à refléter les exigences et aspirations de ce peuple. La langue parlée à la maison est généralement le véhicule utilisé pour exprimer ce caractère identitaire de la culture. Comme le dit le fier cadien francophone Jourdan Thibodeaux dans un excellent reportage de France24 : « Je crois que le plus important c’est la langue, que sans ça on n’a rien »[xxvii]. Nous pouvons contraster ce témoignage avec celui de cette jeune femme qui assiste au petit déjeuner hebdomadaire en français dans un restaurant local de Lafayette, dans un effort pour raviver la langue de ses ancêtres « parce que mes arrière-grands-parents parlaient français, mes grands-parents, mes parents ne parlent pas français »[xxviii]. Dans ce cas, il s’agit d’une démarche intellectuelle en faveur de la connaissance de la langue française et de la culture francophone. Ce type de démarche, qui a pris de l’ampleur au cours des dernières décennies, semble porter ses fruits, mais cette langue à laquelle on donne un second souffle exprime de moins en moins le caractère identitaire de ses locuteurs pour qui ce n’est plus la langue d’usage dans les foyers. Elle permet par contre de reconnaitre et célébrer la culture francophone qui fait partie de l’héritage cadien. Dans un article de 1994, Étienne Balibar clarifie de façon remarquable les notions complexes de culture et d’identité des peuples[xxix].     

Il est difficile de prévoir avec certitude l’avenir du français en Louisiane. Le plein effet des programmes d’immersion, dont plusieurs sont relativement récents, prend un certain temps avant de se faire sentir. Par contre, si la tendance se maintient et si les autorités gouvernementales continuent leur support, l’État semble s’être engagé sur la bonne voie pour éviter la disparition de la langue, voire assurer sa progression comme langue seconde. Mais d’autres facteurs sont à considérer. Avec la diminution constante du poids du français comme langue parlée à la maison (et l’augmentation de l’espagnol), viendra-t-il un temps où les programmes d’immersion en français n’auront plus la cote ni le support des autorités gouvernementales ? Dans un autre ordre d’idée, les mouvements de populations en réponse aux changements climatiques ou autres désastres vont-ils influencer la présence francophone dans le sud de l’État ? Les changements climatiques se font déjà sentir et ce n’est que le début : augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes tropicales et ouragans ; hausse du niveau de la mer et ennoyage des côtes ; inondations ; et autres effets résultant de la hausse des températures[xxx]. Le sud de la Louisiane et le golfe adjacent sont truffés d’installations pétrolières (raffineries, plateformes, puits, pipelines, etc.)[xxxi] qui constituent une menace constante de catastrophes environnementales comme celle de l’explosion de la plateforme BP en 2010.    

Conclusion

Le cheminement du français en Louisiane nous force à nous poser des questions à propos du rôle culturel et identitaire joué par la langue. Fortement francophone au moment de son annexion aux États-Unis en 1812, l’État s’anglicise graduellement jusqu’à ce que l’anglais devienne la langue juridique et d’enseignement exclusive en 1921. En 1968, le gouvernement rétablit l’enseignement du français comme langue seconde et encourage le développement du français avec la création de CODOFIL. L’intérêt pour la langue et la culture francophone continue de progresser au XXIe siècle, aidé par l’explosion des moyens de communication et la popularité des programmes d’immersion. Même si ces résultats semblent prometteurs pour l’avenir, nous constatons une diminution constante du poids du français parlé à la maison, ce qui nous amène à conclure que bien que la connaissance de la langue et de la culture progresse, le français exprime de moins en moins le caractère identitaire de ses locuteurs. 


[i] Dorais, Louis-Jacques. La Louisiane, Québec français. 1983, No. 49, p.20-22. En ligne. [https://www.erudit.org/fr/revues/qf/1983-n49-qf1210776/55418ac.pdf]. Consulté le 20 juillet 2021.

[ii] Leclerc, Jacques. La colonie française de la Louisiane, section 3.1, En ligne.  [http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/Nlle-France-Louisiane.htm] . Consulté le 23 juillet 2021. 

[iii] Ward, Roger K. The French Language in Louisiana Law and Legal Education: A Requiem, Louisiana Law Review Vol. 57 (1997), p. 1289, En ligne. [https://digitalcommons.law.lsu.edu/lalrev/vol57/iss4/7 ]. Consulté le 23 juillet 2021.

[iv] Ibid. p. 1291-1301

[v] Ibid. p. 1305-1306

[vi] Ibid. p. 1307

[vii] Louisiana Department of Culture. En ligne. [https://www.crt.state.la.us/cultural-development/codofil/about/index]. Consulté le 23 juillet 2021.

[viii] Acadiana Legislative Delegation. En ligne. [https://house.louisiana.gov/acadiana/]. Consulté le 23 juillet 2021.

[ix] Louisiana State Legislature, RS 17 :272. En ligne. [http://www.legis.la.gov/legis/Law.aspx?d=80397]. Consulté le 23 juillet 2021.

[x] Henry, Jacques. Le français en Louisiane : le doute, puis l’espoir, Bulletin de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, Volume 1, Septembre 1991, Numéro 1. En ligne. [https://www.regionamerique-apf.org/Bulletin/Vol1No1/Art9.pdf]. Consulté le 23 juillet 2021.

[xi] Boudreaux, Rose-Marye. La gazette de Louisiane : un peu d’histoire, Bulletin de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, Volume 7, Septembre 1997, Numéro 2. En ligne. [https://www.regionamerique-apf.org/bulletin/Vol7No2/art20.pdf]. Consulté le 23 juillet 2021.

[xii] Henry, Jacques. Réalignement francophone: les relations Louisiane-Québec-Acadie, Francophonie d’Amérique, (9), p 63-72. En ligne. [https://www.erudit.org/fr/revues/fa/1999-n9-fa1808597/1004956ar.pdf]. Consulté le 24 juillet 2021.

[xiii] Ibid. p. 70

[xiv] La Société nationale de l’Acadie. Congrès Mondial Acadien. En ligne. [https://snacadie.org/nos-dossiers/promotion/congres-mondial-acadien]. Consulté le 24 juillet 2021.

[xv] Brown B., Une remise en cause de la situation linguistique de la Louisiane française, Francophonies d’Amérique, 1993, (3), p. 177. En ligne. [https://www.erudit.org/en/journals/fa/1993-n3-fa1807525/1004457ar.pdf]. Consulté le 24 juillet 2021.

[xvi] Act 106: Louisiana French Language Services. En ligne. [https://web.archive.org/web/20120331014149/http://latinlouisiana2010.wordpress.com/2011/07/04/act-106-louisiana-french-language-services/] . Consulté le 24 juillet 2021.

[xvii] Louisiana State Legislature, RS 25:651. En ligne. [https://legis.la.gov/Legis/Law.aspx?p=y&d=84519]. Consulté le 24 juillet 2021.

[xviii] CODOFIL, French Immersion: A Guide for Creating a Successful Program, En ligne. [https://www.crt.state.la.us/Assets/OCD/codofil/Guide%20Immersion.pdf]

[xix] FrenchDLI.org, French Dual Language in the United States. En ligne. [https://sites.google.com/face-foundation.org/frenchdli/home]. Consulté le 24 juillet 2021.

[xx] Nicole Boudreaux, Exploring French Immersion Student Attrition in Louisiana: Who Leaves, When, and Why?, American Council on Immersion Education (ACIE) Newsletter, May 2011, Vol. 14, No. 2. En ligne. [https://carla.umn.edu/immersion/acie/vol14/no2/may2011_rr.html]. Consulté le 24 juillet 2021.

[xxi] Organisation internationale de la francophonie. La langue française dans le monde, Éditions Gallimard, 2019, p. 119. En ligne. [https://www.francophonie.org/sites/default/files/2020-02/Edition%202019%20La%20langue%20francaise%20dans%20le%20monde_VF%202020%20.pdf]. Consulté le 24 juillet 2021.

[xxii] Le Courrier des Amériques, Louisiane : de nouveaux et très intéressants médias en français, 3 juin 2019. En ligne. [https://courrierdesameriques.com/2019/06/03/louisiane-de-nouveaux-et-tres-interessants-medias-en-francais/]. Consulté le 24 juillet 2021.

[xxiii] Télé-Louisiane, Première des Aventures de Boudini et ses Amis : « Une Belle Journée de Pêche », 2021. En ligne. [https://www.youtube.com/watch?v=2zzGBKA1Wo8]. Consulté le 24 juillet 2021.

[xxiv] U.S. Census Bureau. En ligne. [https://data.census.gov/cedsci/table?g=0400000US22&tid=ACSDT1Y2019.B16001&q=ACSDT1Y2016.B16001]. Consulté le 25 juillet 2021.

[xxv] MLA Language Map Data Center. En ligne. [https://apps.mla.org/map_data]. Consulté le 25 juillet 2021.

[xxvi] Fried A., Francophonie: une chaine de télévision en français en Louisiane, TV5Monde, 13 mars 2021 En ligne. [https://information.tv5monde.com/video/francophonie-une-chaine-de-television-en-francais-en-louisiane]. Consulté le 25 juillet 2021.

[xxvii] France24, États-Unis: en Louisiane, avec les Cajuns qui veulent préserver leur identité. En ligne. [https://www.youtube.com/watch?v=ijL31NmPiKw]. Consulté le 25 juillet 2021.

[xxviii] Alex Décotte, Louisiane 2010 (5): Parler français. En ligne.

[https://www.youtube.com/watch?v=dYTqI7rF2ys]. Consulté le 25 juillet 2021.

[xxix] Balibar E., Identité Culturelle, identité nationale, Quaderni, 1994, (22), pp.53-65. En ligne. [https://www.persee.fr/doc/quad_0987-1381_1994_num_22_1_1062]. Consulté le 25 juillet 2021.

[xxx] U.S. Environmental Protection Agency, What Climate Change means to Louisiana, August 2016. En ligne. [https://19january2017snapshot.epa.gov/sites/production/files/2016-09/documents/climate-change-la.pdf]. Consulté le 25 juillet 2021.

[xxxi] ICF, The Economic Impact of the Oil and Natural Gas Industry in Louisiana, 2020. En ligne. [https://www.lmoga.com/assets/uploads/documents/LMOGA-ICF-Louisiana-Economic-Impact-Report-10.2020.pdf] . Consulté le 25 juillet 2021.

Où sont les gens rationnels?

Ces jours-ci, on parle beaucoup de la question du refus d’une transfusion sanguine pour des motifs religieux. Ceci à la suite de la mort d’une femme ayant refusé un tel traitement, que ne permettent pas les croyances des Témoins de Jéhovah. On se demande si une personne peut prendre une décision éclairée lorsqu’entourée de proches qui l’influencent à un moment où celle-ci se trouve dans un état affaibli.

Il est évident que la décision de recevoir ou non un traitement doit demeurer le choix du patient. On ne peut se substituer à sa volonté, même si la décision nous apparait fondée sur des considérations non rationnelles. Par contre, cela soulève une question que j’ai déjà abordée dans un message précédent.

Le problème dans le cas ci-haut est qu’il est trop tard pour intervenir. Il n’est plus le temps de convaincre une personne de changer ses croyances lorsque celle-ci se trouve à l’article de la mort. On fait face au même problème dans les cas de violence ou terrorisme fondés ou excusés par des croyances religieuses. La même chose encore lorsque certains refusent d’agir pour contrer le réchauffement climatique parce que le climat est sous le contrôle de Dieu, pas de l’homme.

Alors que dans tous les domaines (politique, économie, sciences), les gens rationnels n’hésitent pas à argumenter avec force lorsqu’ils se butent aux opinions de gens qui ignorent les faits, ces mêmes personnes sont très peu loquaces lorsqu’il s’agit de contrer les discours de ceux qui véhiculent des croyances religieuses qui n’ont aucun fondement. Et cela devient de plus en plus problématique. On entend des voix s’opposer aux religions que dans les cas extrêmes où on véhicule des idées menant à la violence.

Nous confondons respect des croyances religieuses avec respect des personnes pratiquant une religion.  On doit toujours respecter les personnes, quel que soit le domaine, religion ou autre, mais il n’existe aucune raison pour que les idées et croyances religieuses soient à l’abri de la critique. Lorsqu’on accepte sans aucune opposition toute sorte d’idées complètement farfelues parce qu’elles ne nous « dérangent pas » ou parce qu’il faut « respecter les religions », nous décourageons tacitement la pensée critique, basée sur une analyse des faits. Or la pensée critique est ce qu’il y a de plus important dans la société. Cela doit être la pierre angulaire de notre système d’éducation. On doit constamment relever et combattre (par l’éducation et la parole) dans le domaine public les croyances qui ne sont pas fondées sur des faits, et pas seulement les croyances qui risquent de causer la violence ou qui sont des éléments utilisés dans le recrutement d’éléments terroristes. Il faut être consistent dans notre approche.

On voit déjà dans plusieurs pays, incluant les États-Unis, comment la religion cause des distorsions importantes dans l’interprétation de la réalité par une partie importante de la population. Ici, on prône la neutralité religieuse de l’État. C’est insuffisant. Nous devons prôner la rationalité de l’État. Si l’État désire contrer les effets néfastes de certaines croyances religieuses, il doit mettre en place un système d’éducation et un programme de communication qui combattent systématiquement les croyances non fondées sur la raison, tout en respectant les gens qui partagent ces croyances. L’idée n’est pas de ridiculiser ces gens, mais de les convaincre que c’est une erreur de croire aveuglément à une soi-disant vérité qui n’est pas basé sur la raison. L’histoire et la science ont depuis longtemps démontré que la plupart des croyances religieuses sont sans fondement dans la réalité (c’est à dire sans fondement soi-disant « divin »). Alors il est temps que les politiciens oeuvrant dans un État rationnel le disent haut et fort, même si ce n’est pas « politically correct ». Avec le temps, les gens développeront alors une pensée critique et seront mieux à même d’évaluer la pertinence des idées véhiculées dans la société.

Intégrisme et sécurité à l’Assemblée nationale

2015-02-06

Ce matin, à la période des questions de l’Assemblée nationale, nous avons pu constater l’imbroglio entourant la réponse politique à donner à la question de l’intégrisme.

PQ

Le PQ demande au premier ministre de préciser sa position sur l’intégrisme, lui conseillant de se rallier à la position que celui-ci mène à l’extrémisme, comme l’a expliqué très clairement Zined El Rhazoui lors de son passage au Québec.

COMMENTAIRE: le PQ a parfaitement raison. Une doctrine religieuse dépeignant une fausse réalité est à la base des dérives menant à l’extrémisme, et éventuellement au terrorisme.

PREMIER MINISTRE

Le problème est la sécurité des québécois. C’est tout ce que la population demande et nous allons nous y attaquer, avec l’aide des organismes d’application de la loi.

COMMENTAIRE: le PM a tort. Dépeindre les québécois comme un groupe de personnes terrorisées attendant une intervention policière plus forte pour réprimer les actions terroristes est une simplification grossière du problème. C’est la fameuse approche de la peur, utilisée pour éviter de discuter sérieusement de problèmes complexes (une approche similaire est utilisée lorsque le sujet du référendum est abordé).

CAQ

On demande si le premier ministre entend mettre en place des mécanismes pour prévenir certains groupes de prêcher des valeurs qui vont à l’encontre des droits et libertés.

PREMIER MINISTRE

Le PM met en garde contre les interventions qui briment la liberté d’expression de quiconque, même si les idée avancées ne font pas l’affaire de plusieurs. Il souligne aussi l’approche négative du PQ, qui voulait exclure des citoyens sur la base de signes religieux et de choix de vêtements.

COMMENTAIRE: le PM a raison sur la question d’interdire l’expression de certaines idées. Une telle interdiction ne cadre pas avec la démocratie et la liberté d’expression, même si ces idées rebutent la majorité. Par contre, le PM a tort de ne pas considérer d’autres types d’approches. Il faut combattre les idées par les idées. Éducation dans les écoles et publicité sont des façons de contrer des idées et de développer un esprit critique chez la population pour prévenir la manipulation de l’esprit par des l’intégristes (voir un message précédent sur ce blogue). Cette approche a l’avantage d’offrir des outils pour se prémunir contre les manipulations indues de l’esprit, ou distortion de la réalité, même celles véhiculées par des religions qui ne prônent pas d’actions violentes. C’est probablement le poids politique de ces religions qui freine cette approche logique. N’oublions pas une chose: il faut toujours respecter les personnes, mais combattre les idées auxquelles nous nous opposons en utilisant tous les outils à notre disposition, particulièrement les idées qui déforment la réalité de façon évidente, que ces idées soient de nature religieuse ou non.

Pour ce qui est de l’interdiction des symboles religieux, le PM utilise encore une image forte, extrémiste, pour éviter la discussion sérieuse, même s’il a raison sur le fond: interdire les symboles et les vêtements a peu d’effet sur l’intégrisme, qui se situe au niveau des idées.

VICE sur HBO

2015-02-02

Pour ceux qui maitrisent l’anglais, l’émission d’information VICE diffusée sur HBO est un must pour avoir une vision du monde tout à fait unique. Les aberrations qui prennent place sur notre planète y sont exposées de façon exceptionnelle par une équipe de journalistes qui ne craint pas de plonger au cœur de l’action. Les reportages qui y sont présentés nous ouvrent les yeux sur des phénomènes de société qu’on a parfois peine à croire.

Un exemple parmi d’autres est le travail exceptionnel de la journaliste Tania Rashid au Bangladesh. Son reportage Toxic Tanneries expose ce que des gens doivent supporter pour satisfaire les besoins en articles de luxe de nos sociétés de consommation. Celui sur les Gang Rape expose ce que les femmes doivent affronter dans un pays dominé par les hommes… et l’islam. Rashid y confronte des policiers et se rend même à une mosquée où les femmes n’ont pas accès pour avoir une opinion sur le sujet du viol. Ils ont tous la même opinion : la femme est souvent responsable de ce qui lui arrive.

2015-02-04: Sex, slavery and drug

Le hameçonnage religieux

2015-01-19

Nous assistons présentement à diverses interventions de politiciens québécois concernant la nécessité ou non d’intervenir rapidement sur la neutralité religieuse de l’état, ainsi que sur la radicalisation. Ce sont deux choses distinctes, et certains préfèrent reporter la question de la neutralité religieuse à plus tard de peur qu’un lien soit établi entre celle-ci et la radicalisation, cette dernière étant, dans le contexte actuel, surtout liée à l’Islam. Bref, on ne veut pas que la neutralité religieuse de l’État soit perçue comme une tentative de bâillonner une religion en particulier.

Il convient alors d’être prudent dans le choix des mots. Les Français sont particulièrement habiles de ce côté. Par exemple, si vous vous retrouvez dans un train sans un ticket valide, le contrôleur vous dira que « vous êtes en situation irrégulière », un choix de mot qui n’implique pas automatiquement que vous avez commis une faute. Dans le cas de la radicalisation, on parlait récemment en France des « dérives sectaires liées à l’Islam », un choix de mots qui établit clairement le caractère unique des groupes radicaux par rapport à la religion dominante : il s’agit de sectes.

Les sectes sont généralement des communautés fermées où un ou des gourous exercent un pouvoir important, voir total, sur les membres de la secte. Le gourou définit la doctrine de la secte, c’est-à-dire qu’il fournit une interprétation de faits d’actualité, de faits historiques, et de l’histoire sacrée, et utilise cette interprétation pour orienter et diriger l’action des membres. Continuer la lecture…

Béliveau et Tremblay repêchés

En l’espace d’une semaine, Jean Béliveau et son ailier gauche Giles Tremblay sont repêchés par l’au-delà. Quelle équipe ils vont faire!

Ces joueurs sont ceux de ma jeunesse. Je suis né en 1955, quelques années à peine après La Soirée du Hockey. Entre 6 et 10 ans, il m’arrivait souvent de jouer au hockey le soir dans la rue avec des amis. C’était à Val-d’Or, alors les rues étaient de glace et le froid cinglant. Mais nous imitions nos héros. Parmi ces héros se trouvaient Béliveau et Tremblay, qui nous donnaient la force d’affronter n’importe quoi. Nous aimions particulièrement nous confronter aux « grands », les ados, frères de l’un ou de l’autre de mes amis. Les buts étaient faits de neige, mais les petits joueurs étaient invincibles.

Le prix du pétrole

Le prix d’un produit pétrolier, telle l’essence, dépend de plusieurs facteurs:

  • Cout du pétrole brut
  • Cout du transport à la raffinerie
  • Cout du raffinage
  • Cout du transport au lieu de stockage
  • Cout du stockage
  • Cout de la distribution aux points de vente

Le coût du brut influence grandement le cout total. Ce cout est exprimé en $US par baril. La composition du brut varie selon sa provenance, et tous les pétroles n’ont pas la même valeur. Les pétroles légers, de faible densité, sont de meilleure qualité que les pétroles lourds. De même, la présence de soufre dans un pétrole (dit corrosif) en diminue la valeur. Le « prix du pétrole » est une valeur de référence. En Amérique du Nord, ce prix de référence est le West Texas Intermediate (WTI), un brut léger non corrosif extrait en Oklahoma. Au niveau international, le brut de référence est le Brent de la Mer du Nord. Le véritable prix d’un brut particulier est souvent exprimé sous forme d’escompte par rapport au brut de référence. Par exemple (WTI – $5) signifie $5 le baril de moins que le prix du West Texas Intermediate.  Continuer la lecture…

Pétrole au Québec et écologie

Jean-François Lisée dévoilait aujourd’hui sa position à propos de l’exploitation pétrolière sur le territoire du Québec. Une position écologique qui dit non à l’utilisation de la fracturation hydraulique (considérée trop risquée dans l’état actuel de nos connaissances), et qui ne permettrait l’exploitation traditionnelle que dans les cas où ce serait avantageux du point de vue écologique par rapport à la situation actuelle (importation).

Le refus de l’OPEP de diminuer la production pour maintenir les prix à un niveau élevé a résulté en une baisse marquée du prix du pétrole dans les derniers mois, une stratégie visant à miner la rentabilité de la fracturation hydraulique aux États-Unis, une industrie maintenant florissante. Cette baisse de prix, si elle se maintient, mettra aussi en péril la croissance accélérée de l’exploitation des sables bitumineux an Alberta (voir rapport de Carbon Tracker), qui doit compter sur un prix élevé pour compenser la couteuse méthode d’extraction, de traitement et de transport de ce vil or noir. Avec un peu de chance, on pourrait assister à une baisse de l’engouement des sociétés pétrolières pour une surexploitation de la ressource par toutes les méthodes possibles, sans égard pour l’environnement.

L’engagement de Jean-François Lisée se heurtera sans doute au crédo économique qui veut que l’on « profite » à tout prix de cette manne que constitue le pétrole (emplois, redevances, etc.). Dans un contexte où la majorité des politiciens ne parlent que d’argent, chacun s’improvisant économiste et faisant miroiter un futur plein de richesses (du moins en période électorale, ce qui semble plaire à plusieurs), il est bon de constater que certains se souviennent que le bienêtre d’une population ne se résume pas seulement à la grosseur de son portefeuille. Continuer la lecture…

« Dieu bénisse le Canada »

Il y quelques semaines, j’entendais le premier ministre du Canada terminer son discours par un « Dieu bénisse le Canada », formule commune à nos voisins du sud (remplacer Canada par United States), mais relativement peu utilisée dans notre pays. Suite aux efforts déployés en 2013 au Québec pour affirmer dans une loi la laïcité de l’État, ce genre de déclaration fait frémir. Voici pourquoi.

Tout d’abord, il convient de mentionner que j’ai soumis l’an dernier un mémoire à la Commission des institutions dans le cadre de ce fameux projet de loi 60 (Charte affirmant les valeurs de laïcité…), ce qui m’a permis d’organiser certaines idées par rapport à la laïcité de l’État. Ce mémoire, en plus de commenter sur le bien-fondé des articles de loi proposés, soulevait une question qui, à mon avis, n’avait pas été suffisamment exprimée dans le projet de loi: l’objectivité et la rationalité de l’État.
Voici un extrait du mémoire à ce sujet: …Continuer la lecture…